Organismes de quarantaine
Nématodes à kyste (Globodera spp)
Agents responsables et transmission
Les nématodes à kyste de la pomme de terre (Potato cyst nematodes ou PCN) sont des vers endoparasites sédentaires dont la forme de conservation (les kystes) est capable de survivre dans le sol pendant de nombreuses années (jusqu’à 10 voire 20 ans, selon le climat) et constitue un mode efficace de dissémination.
Dans le cas de parcelles fortement contaminées, les femelles adultes peuvent être visibles à l’œil nu pendant la végétation sous forme de petites boules (kystes) de très petite taille (0,5 à 1 mm) attachées aux racines de la plante.
Selon l’espèce de nématode, la couleur de ces kystes est :
– d’abord jaune pâle puis jaune doré chez Globodera rostochiensis,
– blanche chez Globodera pallida avant de devenir brune.
De petite taille, ils se confondent facilement avec les particules de terre. Ces nématodes ne sont pas mobiles (à l’exception des larves mâles) mais les kystes peuvent être véhiculés très facilement d’une parcelle à l’autre par le biais du transport de terre sur les outils agricoles, les roues des tracteurs ou tout autre moyen pouvant entraîner un transport de terre (chaussures, eaux de ruissellement, etc.). Ils peuvent être véhiculés également à plus longue distance à la faveur de la circulation de terre provenant d’une parcelle infestée et présente sur les produits végétaux utilisés pour la replantation (tubercules, bulbes, rhizomes, plants racinés).
Ces nématodes effectuent un cycle de vie complet synchronisé avec le cycle de croissance des pommes de terre, avec un taux de multiplication très élevé de 1: 400-500.
Importance économique
Ces deux espèces de nématodes à kyste sont présentes dans de nombreuses zones de production de pomme de terre dans le monde où elles sont considérées comme des ravageurs redoutables de la culture. Comme l’éradication est très difficile, leur statut de parasite de quarantaine impose de strictes mesures préventives comme l’analyse des sols destinés à la production de tubercules de plant pour préserver la qualité sanitaire des parcelles et prévenir la dissemination de ces nématodes.
Ces parasites sont classés de quarantaine et doivent faire l’objet de mesures de lutte obligatoire.
Une fois les kystes introduits dans une parcelle, il n’existe pas de méthode de lutte curative. Il faut donc respecter un ensemble de mesures préventives :
– planter en parcelle reconnue indemne de kystes d’après une analyse de sol en laboratoire;
– utiliser du plant sain et certifié;
– respecter des rotations longues (4 ans au minimum);
– éliminer les repousses des parcelles;
– choix varietal : de nombreuses variétés sont résistantes à G. rostochiensis (possibilité de dommages mais sans formation de nouveaux kystes). Pour G. pallida, la résistance est moins fréquente et plutôt de type “partielle” car, après culture de telles variétés dans des champs infestés de G. pallida, il y a formation de nouveaux kystes mais à des niveaux beaucoup plus faibles pour que pour les variétés sensibles.Quelques variétés portent la double résistance totale contre G. rostochiensis et partielle contre G. pallida;
– réaliser un traitement de sol à l’aide d’un nématicide permet de réduire l’impact des nématodes sur le rendement de la pomme de terre protégée mais ne prévient pas complétement le développement de nouvelles populations;
– en zones primeuristes, les récoltes hâtives de variétés précoces permettent d’interrompre le cycle des nématodes, en limitant voire interdisant leur multiplication, ce qui peut réduire de façon conséquente la formation de nouveaux kystes;
– d’autres methodes alternatives ont montré quelques résultats. La solarisation – destruction thermique des ksytes présents dans le sol – peut être envisagée lorsque le climat est favorable. Les cultures pièges, impliquant la plantation d’une plante hôte comme la pomme de terre – de préférence une variété résistante – et la destruction de la culture avant la formation de nouveaux kystes peut réduire très fortement les populations de nématodes mais à condition de le faire avec l’appui d’un expert nématologiste pour évaluer le bon stade de destruction.
Une combinaison de ces méthodes peut aider à maintenir les populations de nématodes à un niveau suffisamment bas.