Organismes de quarantaine
Galle verruqueuse ou Galle noire (Synchytrium endobioticum)
Descriptif
Symptômes & facteurs de risque
Lutte
Descriptif
Agent responsable et transmission
La galle verruqueuse est une maladie grave de la pomme de terre provoquée par un champignon du sol, Synchytrium endobioticum, appartenant à l’ordre des Synchytriales. C’est un parasite obligatoire qui ne produit pas de mycélium mais des sporanges abondants formant les tumeurs. Ces organes produisent les zoospores, organes de dissémination et de contamination. Ce champignon peut se conserver de nombreuses années (jusqu’à 30 années) dans le sol, sous forme enkystée (spores de conservation). Bien que potentiellement parasite de plusieurs Solanacées (tomate, aubergine, adventices), ce parasite est majoritairement inféodé à la pomme de terre et le mode cultural de cette espèce (tubercule de semence) impose des mesures de quarantaine strictes vis-à-vis de ce pathogène du sol. La contamination primaire peut se faire par le plant et/ou de la terre contaminés.
Importance économique
La galle verruqueuse peut être une préoccupation majeure pour la production de pommes de terre car elle est très difficile à éradiquer une fois introduite dans une parcelle. Des législations sévères sont appliquées pour éviter sa diffusion ; en Europe, par exemple, cet agent pathogène est considéré comme parasite réglementé et est classé comme un organisme de quarantaine (liste A2). La variabilité de ce pathogène redoutable est très importante et se traduit par l’existence de nombreux pathotypes (plus de 20), définis par leur virulence envers différentes variétés de pomme de terre. Le pathotype 1, identifié en Allemagne et aux Pays-Bas, est prédominant. La maladie sévit particulièrement en climat froid et humide, comme en Europe du Nord et Centrale (Pologne et République tchèque).
Symptômes & facteurs de risque
Les attaques de galle verruqueuse se situent principalement en dessous du niveau du sol, quoiqu’en conditions très humides, on puisse aussi les observer sur les parties aériennes. Les tumeurs, dues à la prolifération des cellules, de taille très variable (quelques mm à la taille du poing), se développent au niveau :
– des lenticelles ;
– des stolons ;
– des parties souterraines de tiges.
Elles ne se forment jamais sur les racines à la différence de la gale poudreuse ou des nématodes à galle. Les tumeurs, d’abord blanchâtres, noircissent au contact de l’air et libèrent une poudre noire de spores. Elles peuvent verdir si elles sont exposées à la lumière. Les symptômes peuvent évoluer en cours de conservation.
Facteurs de risque
La maladie se rencontre dans les zones à climat frais et humide (températures moyennes en été inférieures à 18 °C, hivers froids prolongés et précipitations annuelles supérieures à 700 mm). Elle est favorisée par les sols retenant l’humidité.
Lutte
Ce parasite est classé organisme de quarantaine et est très difficile à éradiquer une fois introduit dans une parcelle.
Comme il n’existe aucun moyen de lutte chimique efficace, des mesures préventives et de surveillance strictes s’imposent, comme :
– Réduire l’importance des zones infestées par la surveillance systématique de lots,
– Utiliser des plants certifiés,
– Planter des variétés résistantes comme mesure préventive, notamment dans le cas de culture de pomme de terre en zone potentiellement infestée (à proximité de foyers par exemple). Pour l’Europe, des listes nationales recensent les variétés résistantes disponibles.